Agriculture Saharienne
Développement de l’agriculture saharienne
Les régions du Sahara recèlent d’importantes ressources et potentialités à même de répondre à la fois aux besoins propres de ces régions en matière d’opportunités d’emplois et de besoins alimentaires des populations et de jouer un rôle important dans l’amélioration de la sécurité alimentaire de la nation.
Les conditions agro-climatiques des régions des piémonts de l’atlas sahariens, du bas Sahara (Biskra- El oued) et même du centre du Sahara (Ouargla et Ghardaïa) offre l’opportunité à un développement des filières de productions hors saisons. Ces filières peuvent renforcer les sources d’approvisionnement des grands centres urbains du Nord en produits maraichers, y compris de la pomme de terre.
La mise en place de différents programmes pour le développement des régions du sud par le ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, ont permis la réunion des conditions nécessaires pour notamment assurer la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie et des revenus des populations rurales.
Les principaux indicateurs révélateurs de l’importance de la place de cette zone dans l’économie agricole nationale sont :
Dix (10) wilayas sahariennes : Adrar,Béchar, Biskra, El Oued, Ghardaïa, Illizi, Laghouat, Ouargla, Tamanghasset et Tindouf ;
Nombre de communes : 188 dont 141 Rurales
Dix (10) circonscriptions administratives : Bordj Badji Mokhtar et Timimoune (Adrar), Béni Abbes (Béchar), Ouled Djellal (Biskra) , El Meghaier (El Oued), El Meneaa (Ghardaïa), Djanet (Illizi), Touggourt (Ouargla), In Salah et In Guezzam (Tamenghasset) ;
Quatorze (14) régions naturelles : Le Pays des Dayas, les Zibans, Oued Righ, Le Souf, Ksour, M’Zab, Ouargla, le Gourara, la Saoura, le Touat, le Tassili et le Tidikelt.
Superficie des parcours : 18 918 639 ha ;
Longueur de la ceinture frontalière : 5 000 km.
Populations active totale : 1 203 725 hab dont 465 177 hab agricole
- Potentialités en ressources naturelles
- En sols ou le potentiel apte à une mise en valeur est de 1.4 millions d’ha et qui est localisé dans les grands ensembles étudiés des anciennes palmeraies de l’Oued – R’hir, du Touat – Gourara – Tidikelt et sur les nouveaux périmètres de Gassi –Touil, Hassi – Messaoud, In Amenas et d’Abadla.
- En eau avec des potentialités exploitables estimées par le modèle numérique du Système Aquifère Sahara Septentrionale (SASS) à 6,1 milliards de m3 à l’horizon 2050.
- En énergies renouvelables, le solaire : 13.9 TWh /an, éolienne : 35 TWh/an et géothermique. nappes aquifères chaudes(ALBIEN)
Les potentialités en eau, en sol et en énergie confirment, la possibilité non seulement de conforter les périmètres productifs existants mais aussi d’impulser la création de nouveaux périmètres qui permettraient, à moyen terme, d’augmenter d’au moins 30% en maraichage, en céréales et en viandes rouges les niveaux enregistrés ces dernières années.
L‘agriculture constitue l‘activité principale et un facteur de stabilité des populations.
- Activités agricoles
Au cours de la dernière décennie la superficie agricole irriguée (SAI) au niveau du Sahara a connu une extension de plus de 106 000 ha. Ainsi, elle s’élève actuellement à 355 911 ha ce qui représente 30% de l’ensemble de la S.A.I nationale. Les grandes régions agricoles sont localisées dans les Ziban, l’Oued Righ, le Touat, le M’Zab, le Souf et Ouargla.
La phœniciculture, l’agriculture dans les régions sahariennes a de tout temps reposé sur la culture du palmier dattier (composé d’environ 1000 cultivars) du fait de ses capacités d’adaptation aux conditions climatiques difficiles et qui constitue l’élément essentiel sur lequel repose tout l’écosystème Oasien. L’évolution de la palmeraie a été caractérisée par une période d’abandon (1960/1980) traduit par une régression du potentiel productif, et vieillissement du verger et une étape positive plus marquante dans la redynamisation et l’évolution de la phoeniciculture, et ce, grâce aux moyens mis en place par le gouvernement allant 1980-à ce jour.
Le patrimoine phoenicicole est estimé 167 279 ha équivalente à une production de 10 255 000 qx, la variété Deglet Nour représente 53%, localisée majoritairement dans les Zibans, le Souf et l’Oued Righ. Ces dernières affirment leur position de leadeurs de la production phœnicicole grâce aux variétés Degla Beida et Ghars, tandis que le Touat et le Gourara sont connus en particulier pour la variété Takarboucht.
En dépit de la sévérité de son climat, la région saharienne a vu le développement de la céréaliculture occupant plus de 81 900 ha localisés principalement dans les Zibans et le pays des dayas.
Autres cultures ayant connu une croissance exceptionnelle durant ces dix dernières années sont les cultures maraîchères occupant actuellement près de 92 736 ha dont 41% est réservé à la pomme de terre. Elles sont pratiquées au niveau du Touat, l’Oued Righ, le M’Zab et principalement dans le Souf et les Ziban.
L’arboriculture, la se garde une place appréciable avec une superficie de 21 203 ha. Les principales productions fruitières, l’olivier dont la superficie dépasse les 10 800 ha, l’abricotier et le grenadier avec la prééminence des régions des Ziban et du M’Zab.
Quant aux autres cultures, 19 196 ha sont dédiés aux cultures fourragères et 5 255 ha aux
cultures industrielles (tabac, henné, faux safran et tomate).
Le cheptel est prédominé par un effectif ovin avec un taux de 69 % concentré dans les régions du Ksour des Dayas, Souf et Ziban d’une part et d’autre part l’élevage camelin représente l’activité spécifique des wilayas du sud avec un effectif de 339 748 têtes constituant ainsi la quasi-totalité de l’effectif national.
Programme électrification agricole
L’énergie, et plus précisément l’électrification agricole n’a connu de prise en charge autant qu’action distincte qu’à partir de l’année 1995. Antérieurement à cette date, l’action faisait partie intégrante du programme classique d’électrification qui répondait quasi exclusivement aux besoins domestiques. Jusqu’en 1988, où une portion de 13% de ce programme a été annuellement consacrée à l’agriculture pour l’encadrement des opérations d’accession à la propriété foncière agricole « APFA » et des actions de mise en valeur isolées.
Les demandes pressantes et insistantes des agriculteurs au niveau local relatives à cette action ont amené le gouvernement à prendre des mesures particulières afin de lever les contraintes rencontrées dans la mise en œuvre des opérations de mise en valeur agricole.
Vers une redynamisation de l’électrification agricole.
Les énergies renouvelables en agriculture
L’Algérie recèle d’énormes potentialités en tous types d’énergie renouvelables devront s’intéresser davantage à valoriser cette ressource naturelle, alternative lui permettant d’avoir réponse à bon nombre de préoccupations ayant relation avec cette ressource vitale qu’est l’énergie électrique dont une bonne partie de ses besoins futurs pourrait se distinguer à travers cette alternative.
De par sa situation géographique, l’Algérie dispose d’un des gisements solaire les plus élevés au monde. La durée d’insolation sur la quasi-totalité du territoire national dépasse les 2 000 heures annuellement et peut atteindre les 3 900 heures au niveau des Hauts Plateaux et du Sahara.
L’énergie reçue quotidiennement sur une surface horizontale de 1m2 est de l’ordre de 5 KWh sur la majeure partie du territoire national, soit près de 1700 KWh/m2/an au Nord et 2 263 kwh/m2/an au Sud du pays.
La Durée Moyenne d’Ensoleillement au sud est de 3 500 Heures/an.
Concernant le Potentiel Eolien, L’Algérie à un régime de vent modéré (2 à 6 m/s). Ce potentiel énergétique convient parfaitement pour le pompage de l’eau particulièrement sur les Hauts Plateaux et les régions sahariennes.
Le programme national de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, vise la mise en service d’une capacité de production d’origine renouvelable de 47 à 51 TWh à l’horizon 2030, ce qui représente 37 % de la capacité installée et 27 % de la production d’électricité destinée à la consommation nationale.
A ce jour, 14 wilayas du pays notamment, celles du Sud sont dotées de centrales d’énergie renouvelable d’une capacité de 343 MW.
Aussi, l’Algérie s’est engagée pour certaines mesures d’atténuation de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sur les trois gaz les plus importants en termes d’émission : le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l’oxyde nitreux (N20) à la COP 21. Pour honorer ses engagements le recours aux énergies renouvelables s’imposent comme l’alternative la plus sérieuse, la plus propre et commercialement la plus rentable”
De ce qui précède, l’agriculture doit continuer à produire sans pour autant polluer l’environnement, bouleverser les écosystèmes et épuiser les ressources fossiles d’où l’intégration des ressources naturelles et de plus renouvelables dans les approches liées au développement des espaces agricoles et ruraux dans toutes leurs diversités, reste largement justifiée au vu des avantages que leur utilisation associe, aussi bien au plan social, qu’économique,
La stratégie du MADRP relative à la promotion et au développement des énergies nouvelles et renouvelables s’inscrit en droite ligne avec la stratégie nationale, cette dernière est hissée au rang de priorité nationale ; l’expérience du secteur dans le domaine du pompage de l’eau et de l’électrification par énergie solaire au profit des ménages ruraux est ancienne, elle remonte à la fin des années 1970; il est visé à travers la promotion et le développement des énergies renouvelables en premier lieu, ce qui suit :
- Substitution des énergies conventionnelles directes (gasoil) par les énergies renouvelables(Comme une alternative) ;
- Préservation de la ressource hydrique (économie dans l’utilisation de la ressource eau) ;
- Electrification d’îlot épars (mini centrale) ;
- Mise en place des mécanismes incitatifs notamment (soutien) ;
- Enclenchement graduel de l’utilisation des énergies renouvelables au niveau:
- de tous les ksours non électrifiés ;
- des localités se situant dans les zones reculées (Irrigation de petites parcelles agricoles);
- des espaces de parcours à travers la densification de points d’eau d’abreuvement du cheptel dotés d’équipements en rapport et électrification des kheïmas);
- des palmeraies dites marginales situées dans les espaces présahariens qu’il y’a lieu de préserver (Electrification des foyers).
- Amélioration des conditions de vie des populations.
- Conservation par le froid des produits du terroir périssables (lait et dérivés, viande, etc.);
En second lieu, la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables produites au niveau des exploitations agricoles notamment la biomasse, la géothermie…), l’énergie produite sera injectée dans le réseau national, afin de rassurer les producteurs de cette énergie, des mesures d’incitation et d’encouragement sont prévues par la loi relative à la maîtrise de l’énergie (des avantages financiers, …) pour les actions et projets qui concourent à la promotion des énergies renouvelables.
Sachant que l’agriculture est primordiale pour assurer la nourriture, l’eau, la lumière, la chaleur et bien d’autres produits et services et que le lancement d’un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables (EnR) et de l’efficacité énergétique d’une part et d’autre part l’amorce d’une dynamique d’énergie verte qui s’appuie sur une stratégie axée sur la mise en valeur de ressources inépuisables et leur utilisation pour diversifier les sources font que le secteur agricole sera le moteur de l’économie verte de demain pour l’Algérie.